Parcs urbains de demain - Utiliser le moindre espace 3/5

Parc urbain
Lundi 02 mai 2016

La désormais célèbre High line new yorkaise.




Dans des villes où chaque m² libre vaut de l’or, où la densité est telle qu’il ne reste guère d’espace disponible, la création de nouveaux parcs urbains relève du challenge. C’est là que l’innovation entre en jeu pour permettre l’occupation du moindre interstice, d’endroits incongrus ou a priori complètement inadaptés… Urbislemag a enquêté sur ces espaces – qu’il n’est pas toujours possible de dénommer parcs au vu de leur configuration – qui naissent dans des lieux atypiques de par le monde.

Ville dense par excellence, New York a beaucoup fait parler d’elle en 2009 lors de la création de sa High Line : un parc aménagé sur une longue portion (2,3 km) de voies ferrées suspendues désaffectées longtemps restées à l’état de friches urbaines.

Les touristes qui se pressent dans la grosse pomme ne manquent pas de visiter cette attraction gratuite qui offre non seulement un point de vue magnifique sur Manhattan mais propose une foule d’activités de 7h à 22h : visites guidées avec des botanistes, des urbanistes, expositions temporaires… Sans oublier les transats et les tables de pique-nique disposés tout le long du parcours.

La High Line présente aussi un aspect écologique important pour la ville : absorption des eaux de pluie, renouvellement de la biodiversité, réduction de l’effet « îlot de chaleur »…


Toujours à New-York, l’agence d’architecture nArchitects a imaginé un parc tout en longueur pour connecter les différents centres de recherche et hôpitaux du Buffalo niagara medical campus. Le parc Elicoot fait près d’1 km de long pour seulement 10 mètres de large : une superficie suffisante pour accueillir des plantations, du mobilier urbain et une longue promenade piétonne et susciter une véritable respiration sur le campus.

Le parc linéaire d'Elicott à New-York.

C’est en Asie que l’on trouve les réalisations les plus folles… En Chine, dans la province du Zhejiang, le parc Yanweizhou a été construit en 2014 à l’endroit où deux rivières se rejoignent pour ne plus en former qu’une.

Durant la saison des pluies, il se compose principalement de passerelles et d’archipels. Durant la saison sèche, l’intégralité du terrain est accessible. L’aspect changeant du paysage apporte une poésie toute particulière à cet espace qui sait s’adapter aux changements climatiques et aux exigeances de la nature…

Le parc chinois durant la saison humide.
Le parc chinois durant la saison sèche.

En Corée, c’est le lit d’un canal situé en plein centre de Séoul qui a entièrement été dépollué et aménagé en parc urbain.

Le niveau de l’eau, très variable d’une saison à l’autre et parfois même d’une heure à l’autre, a déterminé l’architecture, le design et l’adaptabilité de ce nouveau lieu. Depuis son inauguration en 20015, quelque 10 millions de visiteurs se sont rendus sur place. Le lit du canal est devenu un lieu de rassemblement et d’accueil d’événements.

Le lit d'un canal transformé en parc urbain à Séoul.

A Nice, une promenade d’1,2 kilomètres a été réalisée par le paysagiste Michel Péna de manière à recréer un lien entre le vieux Nice et la ville dite moderne, du XIXe siècle. Originalité de cette réalisation, elle suit le cours du Paillon, un fleuve recouvert au fil des aménagements et des années, qui traversait autrefois la ville avant de se jeter dans la Méditerranée.

La promenade Paillon de Nice répare la fracture entre la vieille ville et la ville moderne.

A Toronto (Canada), c’est sous un viaduc que des architectes-paysagistes sont parvenus à créer un parc d’un peu plus d’un hectare qui comprend une aire dédiée au basket-ball et différents jeux pour enfants (balançoires, structures d’escalade…).

Un espace spécifique a été aménagé pour l’accueil de marchés ou d’événements ponctuels. Des œuvres artistiques donnent une âme à ce parc hors du commun.

Parc sous un viaduc à Toronto.

L'autrice

Journaliste spécialisée dans les questions urbaines et les enjeux d'aménagement des villes de demain, Vanessa Delevoye est la rédactrice-en-chef d'Urbis le Mag.