Parcs urbains de demain - Répondre aux enjeux écologiques 4/5
Reflet de notre époque et de ses préoccupations, les nouveaux parcs urbains tiennent pleinement compte des problématiques écologiques. Ils anticipent les bouleversements climatiques qui s'annoncent grâce à des sols perméables, l'aménagement de zones inondables ou encore des conditions optimales pour favoriser la biodiversité.
Le temps où la nature s'envisageait dans les parcs uniquement sous un prisme esthétique est révolu. Adieu fontaines d'ornement, allées plantées de hauts arbres et roses anglaises ! Bienvenue bassins de dépollution, plantes inondables et herbes folles favorisant la biodiversité... Tour d'horizon de quelques parcs qui deviendront sans doute banals dans les années qui viennent.
Le parc du Chemin de l'île à Nanterre
En lieu et place d'une friche industrielle, ce parc a été totalement pensé autour du concept du développement durable et du recyclage des matériaux. Il contribue à dépolluer la Seine, située à proximité immédiate : les eaux captées vers le haut du parc redescendent par gravité vers le bas. En chemin, elles traversent des bassins filtrants et des jardins aquatiques constitués de différentes espèces végétales absorbant différents types de polluants. Leur périple s'achève par un retour au fleuve.
Le parc du Chemin de l'île s'avère aussi une réussite en terme d'ambiance et de charme. Il est également doté de jeux pour enfants, de jardins familiaux, d'une zone réservée aux chiens, d'une guinguette et d'une maison du parc au sein de laquelle sont menées des opérations de sensibilisation à l'environnement.
Le Buhl community park à Pittsburgh
Dans ce parc lauréat d'un concours national, les espèces locales, originaires des cours d'eau, des forêts et des prairies de la région de Pittsburgh, ont été privilégiées.
Le cabinet d'architecture et de paysage Andréa Cochran a sollicité l'artiste Ned Kahn pour créer une oeuvre d'art écologique : 64 poteaux d'acier inoxydable émettant de la vapeur d'eau, une façon originale de contribuer à rafraîchir l'atmosphère et donc, à lutter contre les effets d'îlot de chaleur urbain. La densité de végétation contribue au même but. Des bassins permettant de recueillir les eaux de pluie pour leur permettre de s'infiltrer lentement dans les sols complète le dispositif.
Parc de la Morinais à Saint-Jacques-de-La-Lande
Dans le centre-ville de Saint-Jacques-de-la-Lande (dont l'écoquartier de la Courrouze fit beaucoup parler lors de sa construction), c'est face au nouveau quartier de la Morinais qu'un grand parc écologique de 40 hectares a été aménagé. Sa particularité tient à la richesse de ses milieux humides. L'eau est présente partout. Notamment à travers une roselière qui assure la phytoépuration des eaux de ruissellement.
Les principes de la gestion différenciée s'appliquent à de grands espaces de prairies : entretien a minima, tonte accentuée pour marquer des allées, herbes hautes. Le résultat est réussi : l'impression d'être en pleine nature, et pourtant à deux pas des immeubles, est réelle.
Parc Houtan à Shangaï
La création de ce parc en lieu et place d'une aciérie et d'un chantier naval a donné lieu à un réemploi astucieux des structures et matériaux industriels dans une visée écologique. Une partie des eaux du fleuve voisin, le Huangpu, sont dépolluées grâce à des plantes (phytomédiation) et les crues sont gérées de manière écologique. L'agriculture retrouve une place de choix tandis que les paysages des rives du Huangpu sont restaurés.
Il est intéressant de noter que dans cet exemple de parc chinois comme dans tous les autres présentés dans cet article, les questionnements et les préoccupations sont relativement similaires, où que l'on se trouve sur la planète. Les solutions apportées sont aussi relativement semblables dans leurs grands principes et ce, à toutes les échelles, parc de plusieurs hectares ou plus réduits en plein centre-ville....