Port de Dunkerque : un poumon économique planétaire
Impossible d’aborder les liens entre l’économie dunkerquoise et les marchés internationaux sans s’intéresser au port. Dunkerque fait partie des quatre grands ports maritimes français inscrits parmi les principaux ports européens. Il se situe au cœur d’un ensemble maritime unique où la concurrence est particulièrement rude. Malgré sa position de troisième port de marchandise français, ses tonnages le placent loin derrière le célèbre « ARA », acronyme d’Anvers-Rotterdam-Amsterdam.
Un grand port maritime se situe toujours à la croisée de bassins de production, d’espaces de consommation, de flux locaux et internationaux, d’industries et de réseaux de transports. De fait, sa présence connecte les territoires – et les emplois – aux marchés internationaux. Dunkerque, port de grands vracs qui se distingue également dans d’autres spécialités (importation de fruits en conteneurs, cuivre, transmanche…) ne fait pas exception à cette règle.
Aujourd’hui, producteurs et consommateurs sont dispersés aux quatre coins de la planète. Pour comprendre à quel point les ports de marchandises jouent un rôle clé dans la mondialisation, il suffit de comparer l’évolution des trafics de conteneurs à celle du commerce mondial. Le graphique ci-dessous illustre cette idée en affichant une forte corrélation entre les deux données.
Les connexions internationales du port de Dunkerque
Le trafic avec la Grande-Bretagne représente à lui seul un tiers des tonnages du port. En 2014, 2,5 millions de passagers et 577 000 camions ont transité sur cette ligne. Ensuite, les liaisons transatlantiques se distinguent (13MT) notamment pour la provenance des minerais (Brésil, Canada…).
Pour les conteneurs, Dunkerque est desservie en priorité par les liaisons entre l’Asie et l’Europe du Nord. Le nouveau partenariat « Ocean Three »* met Dunkerque sur une route plus rapide depuis les ports de Chine, Corée du Sud, Malaisie, Liban et Arabie Saoudite. Par ailleurs, le port développe le short sea (transport maritime de courte distance) vers l’Europe du Nord, les pays d’Afrique du Nord et de Méditerranée.
* Ocean Three : ensemble de trois accords signés entre le groupe français CMA-CGM, China Shipping Container Lines (CSCL) et United Arab Shipping Company (UASC). Concrètement, pour CMA-CGM, sur l’axe Asie-Europe, 4 nouveaux services hebdomadaires viendront compléter les 2 départs existants. Le 14 février 2015, le GPMD a ainsi pu accueillir une première escale.
Plus de 5 500 emplois directs !
Compte tenu de l’importance du port dans l’écosystème industriel dunkerquois, il n’est pas étonnant que l’exercice délicat de l’estimation des emplois induits dévoile des chiffres chocs. Plus de 5 500 emplois directs et 18 500 emplois indirects ont été dénombrés par le port et la chambre de commerce en 2013.
Si on ne considère que le transport et l’entreposage, 4 800 emplois sont dénombrés dans le Dunkerquois, soit 7% du total des salariés. Ce rapport est deux fois plus élevé au Havre (15% soit 15 054 emplois) en raison notamment de la part importante des conteneurs dans leurs trafics (1er port français et 13ème port d’Europe pour les conteneurs). Un développement futur du conteneur (en croissance de 7% cette année) et l’aménagement de deux nouvelles zones logistiques pourraient donc avoir des conséquences notables en termes d’emplois sur le territoire. La relation entre l’emploi local et la mondialisation s’en trouverait de ce fait renforcée.
4 choses à retenir :
- Le commerce mondial est directement corrélé aux trafics portuaires et notamment à celui des conteneurs. Les ports constituent les premières portes ouvertes à la mondialisation.
- Dunkerque se situe à la frange d’un des ensembles portuaires les plus puissants du monde. Sa situation géographique permet aux entreprises implantées d’avoir accès à un ensemble portuaire diversifié, ce qui multiplie les connections aux marchés internationaux.
- Les liaisons maritimes du Grand Port maritime de Dunkerque concernent pour un tiers le trafic transmanche et pour 27% le continent américain. L’axe Asie-Europe du Nord devrait se renforcer dans les prochaines années.
- Le port représente plus de 5 500 emplois directs et 18 500 emplois indirects. Un développement futur du conteneur pourrait avoir des conséquences notables en termes d’emplois. La relation entre l’emploi local et la mondialisation s’en trouverait renforcée.
Contact AGUR sur le sujet : Jean-François Vereecke - jf.vereecke@agur-dunkerque.org