Paris prend des mesures pour rester attractive
A quoi sert un plan local d’urbanisme (PLU) ? D’aspect rébarbatif, ce document réglementaire a des impacts concrets sur la vie quotidienne des habitants. Illustration par l’exemple avec Paris, qui prend des mesures volontaristes pour rester accessible aux classes moyennes et populaires.
A Paris, les marges de manœuvres pour changer la ville semblent, de prime abord, très restreintes : il ne reste guère de surfaces disponibles pour construire de nouveaux logements ou des espaces verts supplémentaires. Face à cette pénurie du foncier, la ville de Paris mise sur la transformation de l’existant à travers la modification de son plan local d’urbanisme.
Des logements dans les bureaux vides
Le premier objectif est de construire de nouveaux logements – 10 000 par an –, dont une majorité d’habitat social, afin que la ville reste accessible aux classes moyennes et populaires.
La principale problématique est donc de mobiliser un foncier de plus en plus rare. Pour cela, la municipalité a acté plusieurs mesures :
- La transformation d’un tiers des bureaux vides en logements d’ici 2020, soit environ 250 000 m² ;
- La levée de l’obligation de construire des parkings pour les logements afin de réduire le coût de construction des opérations ;
- Le doublement des emplacements réservés pour les logements sociaux et intermédiaires.
100 000 chambres de bonnes inoccupées
L’adjoint au logement, Ian Brossat, mise aussi sur un potentiel inexploité : les « chambres de services ». Presque 100 000 chambres de bonnes sont aujourd’hui vacantes à Paris. Un chiffre qui s’explique par la vétusté de ces logements et aussi par le fait que la moitié de ceux-ci fassent moins de 9m², les rendant légalement impossibles à la location.
L’idée serait de regrouper ces chambres, à travers, selon les cas, une aide aux propriétaires ou une acquisition par les bailleurs sociaux.
Terrasses végétales
Le second objectif de la municipalité consiste à concilier densité et qualité de vie en multipliant les espaces de nature. Dans une ville particulièrement confrontée au phénomène d’îlot de chaleur, Paris s’était déjà engagée à travers « le permis de végétaliser ». Désormais, tout toit ou terrasse de plus de 100 m2 devra comprendre une partie végétale.
Ces mesures s’inscrivent dans l’objectif que s’est fixé la municipalité d’ici 2020 : végétaliser 100 hectares de bâti dont environ un tiers sera consacré à l’agriculture urbaine.
Concevoir une ville à la densité acceptable et acceptée, là est tout l’enjeu !