Moutons, vaches et chevaux réinvestissent la ville
L’avez-vous remarqué ? De plus en plus souvent, les municipalités font appel aux animaux pour entretenir leurs espaces verts. En quoi cette pratique favorise-t-elle la biodiversité ?
C’est une tendance de fond : les villes redécouvrent les vertus de l’écopâturage, l’entretien des espaces verts par des animaux plutôt que par des tondeuses mécaniques ou des produits chimiques.
Espèces rustiques
Pour ce faire, elles font appel à des espèces dites rustiques, particulièrement résistantes car adaptées au terroir et à ses conditions climatiques spécifiques.
Des espèces peu ou prou en voie de disparition car jugées moins productives (moins de lait, moins de viande…) que celles obtenues au gré des sélections opérées par l’homme. Leur réintroduction constitue donc en soi une façon de les préserver…
Dans la plupart des cas, les villes passent des contrats avec des éleveurs pour héberger leurs troupeaux.
Rouge flamande et mouton d'Ouessant
Dans le Dunkerquois, la Rouge Flamande est très demandée. Avec seulement 2 000 têtes, cette vache qui mange de tout et ne craint ni le froid ni l’humidité est en voie de raréfaction. Pour l’anecdote, le fromage de Bergues popularisé par « Bienvenue chez Ch’tis » n’a pas obtenu d’AOP faute d’être entièrement produit à base de lait de Rouge Flamande…
Côté ovins, le mouton d’Ouessant a la côte : les bergers ont bien du mal à répondre à la demande croissante… Originaire – comme son nom l’indique – du Finistère, ce mouton a bien failli disparaître du fait de sa petite taille (qui le rendait moins rentable) avant d’être sauvé par des éleveurs passionnés.
Tondeuses écologiques
Ces deux espèces s’avèrent de très efficaces tondeuses écologiques : elles entretiennent les sols de manière moins agressive que les tondeuses mécaniques qui coupent ras et dru. En mangeant les herbes, elles permettent aussi de ne pas laisser les tas d’herbes coupées s’amonceler et, ainsi, enrichir les sols. C’est en effet sur les sols pauvres que se développent les espèces de plantes patrimoniales que l’on cherche à favoriser dans l’optique de renforcer la biodiversité.
Des petits trous : agir pour la biodiversité, c’est facile !
L’Osmie rousse – plus connue sous le nom d’abeille solitaire – est une abeille sauvage qui joue un rôle prépondérant dans la pollinisation des premiers arbres fruitiers. Très commune en zone urbaine, elle a la particularité d’utiliser les petites cavités des murs en guise de nid. Le manque de petits trous lui fait souvent coloniser les trous d’évacuation des eaux de condensation des châssis de fenêtres en bois. Pour favoriser sa reproduction, halte aux murs trop lisses et parfaits… Vous pouvez aussi, à l’aide d’une perceuse, creuser quelques trous dans une bûche que vous laisserez dans votre cour ou jardin.
En 2015, l’agence d’urbanisme et de développement de la région Flandre-Dunkerque publiait un recueil de 40 expériences menées sur le territoire afin de promouvoir la biodiversité : « Agir pour la biodiversité en Flandre-Dunkerque ». L’intégralité de cet ouvrage est disponible par téléchargement ici.