Lutter contre la submersion marine, c'est possible ! 3/3

Submersion marine
Mardi 26 mai 2015




Comment lutter contre la submersion marine ? Il y a la méthode douce… et la méthode dure. En matière de prévention des risques d’inondation par la mer, deux écoles coexistent. Troisième et dernier volet de notre série d’articles consacrée au risque d’inondation par la mer.

La méthode douce

Il s'agit d'un ensemble de solutions qui composent avec le milieu naturel.

Pendant des années, les plages ont été nettoyées de façon mécanique : les machines ramassaient tout – des détritus mais aussi du sable et de minuscules embryons de végétation (des algues ou laisses de mer) –, détruisant ainsi toute possibilité pour de nouvelles dunes de se former naturellement. Aujourd’hui ce nettoyage tout mécanique a disparu sur le littoral dunkerquois. Il se pratique uniquement où cela ne pose pas problème. A proximité des dunes, il est proscrit. Seul un nettoyage à la main perdure. Ce changement de technique, amorcé dans les années 90, a fait la preuve de son efficacité puisqu’il a rapidement permis la reconstitution de nouvelles dunes, efficaces remparts contre la submersion marine.

Recharger en sable une digue relève aussi de la méthode douce. C'est ce qui a été pratiqué sur la digue des Alliés, à Dunkerque, en 2014.

La méthode dure

La méthode dure consiste à opter pour des solutions qui fixent le trait de côte de manière irrémédiable.

La construction d’une digue en fait partie. Efficace rempart contre la submersion marine, une digue a cependant besoin d’être surveillée et consolidée en permanence (par de coûteux rechargement en sable) pour ne pas céder face à la force des vagues. Dans le contexte d’augmentation du niveau de la mer généré par le bouleversement climatique, de nombreuses digues atteignent leurs limites. Pour qu’elles conservent toute leur efficacité, d’importants travaux doivent être entrepris. Il s’agit principalement de surélever les digues existantes, de bâtir des murets ou des jetées... 

Le bon mix entre doux et dur

A Ostende, où la digue apparaissait très fragile face au risque d’inondation, les Belges ont opté pour l’utilisation couplée de méthodes douces et dures : un ré-ensablement massif de la plage, une surélévation de la digue existante, l’implantation de murets de protection, la construction de deux jetées... Point particulièrement intéressant, ils en ont profité pour intégrer dans leur réflexion les aspects touristiques, économiques et paysagers. 

Qui va payer ?

En Belgique, l’Etat (la Région flamande et la Région wallonne) exerce la compétence pleine et entière des risques d’inondation et assume donc financièrement les travaux et l’entretien nécessaires des ouvrages. En France, les ouvrages de protection sont actuellement gérés par une pléiade d’acteurs divers (Etat, Conseil généraux, syndicats mixtes, Ports…). Mais cela ne va pas durer : il est prévu qu’au 1er janvier 2016, la compétence GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations) soit intégralement assumée par les intercommunalités (dans le Dunkerquois, la Communauté urbaine). Un choc annoncé dont on ne sait pas encore comment les collectivités se relèveront alors qu’elles font déjà face à une baisse jamais vue des dotations de l’Etat et de divers transferts de compétences aussi variés que coûteux…

Mots clés : inondation  risques  submersion marine  Dunkerque  


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