Incivilités : ces municipalités qui osent tout !

Propreté urbaine
Mercredi 21 octobre 2015

Complex pile, sculpture gonflable signée Paul McCarthy (2007)




En matière de lutte contre les incivilités, le contrôle social – le fait de faire part à haute voix de sa désapprobation – reste l’arme la plus efficace, et de loin. Cela n’empêche pas les municipalités d’agir, généralement à travers des campagnes de publicité plus ou moins audacieuses dont le but est bien souvent de préparer psychologiquement la population à la politique de verbalisation qui va suivre… Urbis le mag vous propose un tour d’horizon de différentes démarches.


La plus récente en date est l’œuvre de la municipalité d’Hazebrouck qui a lancé début octobre une campagne au ton décalé : elle met en scène deux agents du service propreté, qui, aspirateurs en main, tentent d’y faire disparaître des chiens. Le slogan « On ne doit tout de même pas en arriver là ? » venant souligner fort à propos qu’il s’agit bien d’humour.

Une façon pour la Ville de montrer qu’elle se soucie du fléau et sans doute d’annoncer l’intensification de la verbalisation de cette incivilité canine (35 euros la crotte). Les réactions enthousiastes ou scandalisées étant nombreuses au rendez-vous, cette campagne peu coûteuse (réalisée par le service communication de la mairie) est sans conteste réussie !

Serial cleaners

Brest métropole a frappé fort en proposant aux habitants de devenir des « serial cleaners » (des nettoyeurs en série en référence aux tueurs en série, les serial killers). Cette campagne fonctionne sur la valorisation d’habitants lambda qui s’engagent à devenir des serial cleaners en adoptant un comportement irréprochable en matière de mégots, de crottes de chiens, de déchets etc. Les serial cleaners prennent fièrement la pose pour l’annoncer ! Reconduite depuis plusieurs années, cette campagne en appelle principalement au sens civique de habitants (cf le très classique guide pratique du serial cleaner) même si l’humour permet de faire passer la pilule, comme en atteste cette vidéo particulièrement efficace. 

Attrape-gums


La Ville de Besançon ne rigole pas avec les chewing-gums, « un fléau qui laisse des traces blanchâtres très difficiles à enlever sur le bitume urbain ». Dans un dossier de presse de 6 pages consacré au sujet, on apprend que, sur le modèle de sa jumelle anglaise Huddersfield, Besançon a mis à la disposition des Bisontins 35 panneaux avec leurs affichettes « attrape-gums », installés sur des bornes de propreté comprenant une corbeille, un cendrier et un distributeur de sac canin. Ce dispositif propose aux mastiqueurs de se débarrasser de manière ludique de leur chewing-gum. De quoi exercer une pression sociale sur les 80 000 bisontins consommateurs réguliers de chewing-gums !

Parlons impôts


Démontrer aux habitants que les incivilités les desservent personnellement : c’est le message passé par la ville espagnole de Navarra à travers une campagne de publicité qui chiffre le coût réel pour la collectivité des graffitis, crottes de chien et autres dégradations de mobilier urbain. Nettoyer et réparer les incivilités coûtent cher, c’est l’argent de vos impôts qui y passe : ce message subliminal semble avoir très bien fonctionné…

Mégots géants

A Londres, 3 millions de livres sont dépensés chaque année pour nettoyer les rues. Pour susciter une prise de conscience des fumeurs londoniens, la municipalité a décidé de frapper un grand coup en installant dans plusieurs rues des mégots de cigarettes géants. Un spot de pub très bien conçu rappelle aussi le tarif, plutôt dissuasif, de l’amende infligée en cas de flagrant délit : 80 livres.

La crotte de Malo


Vendue durant le carnaval de Dunkerque, la crotte de Malo est née de l’imagination fertile de deux carnavaleux lassés de slalomer sur les trottoirs sales de leur quartier. Ce sablé recouvert de ganache à base de crème de spéculoos a le mérite de faire rire, à défaut d'avoir un réel impact sur le comportements des propriétaires de chiens de la ville !