Eolien off-shore : gisement d'emplois 2/3

Energie
Lundi 20 avril 2015




Soyons clair, en matière d’éolien off-shore, le nerf de la guerre, c’est l’emploi. L’emploi généré par l’installation et l’entretien des éoliennes bien sûr, mais surtout l’immense gisement d’emplois induit par les filières de production desdites éoliennes. Une industrie porteuse sur laquelle certains territoires ont misé dès le départ. Voici le deuxième volet de notre série d’articles consacrée aux enjeux de l’éolien off-shore.

Saint-Nazaire, Courseulles-sur-Mer et Fécamp ont candidaté dès 2011 pour accueillir des parcs d’éoliennes en mer. Tout est ensuite allé très vite. Fédéré autour d’EDF Energies nouvelles, le consortium d’entreprises choisi par l’Etat a développé un projet d’éolienne 100% made in France.

Pari industriel


Sur le port de Saint-Nazaire, deux usines Alstom ont déjà été inaugurées. A terme, elles emploieront 300 personnes pour fabriquer des génératrices et des nacelles. Deux autres usines, implantées à Cherbourg, seront bientôt construites : les 500 salariés produiront les pâles et les mâts des éoliennes Haliade.

Alstom prévoit également la création, à Nantes, d’un centre – unique en France – d’ingénierie, de recherche et développement sur l’éolien en mer : 200 emplois sont attendus. Si on ajoute les 4 000 emplois indirects générés localement par la construction des éoliennes Haliade, ce sont bien 5 000 emplois pérennes au total qui seront créés par cette nouvelle filière de production industrielle à l’horizon 2020 !

Cet investissement massif dans l’énergie bleue constitue un pari industriel hors normes dans un contexte plus que morose pour l’industrie française. 

Est-il trop tard pour Dunkerque ?


« Il n’est absolument pas trop tard pour Dunkerque », martèle Daniel Grondin, aux manettes du cluster spécialisé Windustry Nord – Pas-de-Calais. Dunkerque dispose de tous les atouts pour accueillir une filière de construction et se faire une place sur ce secteur « qui démarre à peine ».

D’abord un emplacement privilégié, porte d’entrée du nord de l’Europe, qui doit permettre d’approvisionner les marchés français, belges, anglais et néerlandais. Ensuite, la surface nécessaire : le port de Dunkerque a déjà réservé des terrains à l’ouest. Enfin, localement, les entreprises existantes sont déjà spécialisées dans des secteurs clefs de la production d’éoliennes off-shore : métallurgie, plasturgie etc. Rien de plus facile de les aider à se qualifier dans l’optique d’une diversification vers l’éolien…

Mâts d'éoliennes made in Dunkerque

Cela fait d’ailleurs quelques mois que le chaudronnier Entrepose industries – filiale de Vinci – a annoncé son intention de construire une usine de fabrication de mâts d’éoliennes. Son directeur, Christian Renard, n’attend qu’une chose : avoir un matelas de commandes suffisant pour lancer la construction de son usine (le permis de construire a été obtenu). L’investissement d’Entrepose industries se monterait à 57 millions d’euros pour une production annuelle d’une centaine de mâts. Près de 170 emplois seraient ainsi créés.

Localement, Daniel Grondin table aussi sur une centaine d’emplois supplémentaire suscitée par autre projet industriel consacré, lui, à la partie interne des mâts. Sans oublier une centaine d’emplois liés à la maintenance du parc d’éoliennes off-shore. « Au total, ce sont a minima 400 emplois directs qui devraient voir le jour à Dunkerque », estime-t-il. 

2 000 emplois au Havre

Cinq usines dédiées à la fabrication des éoliennes Areva seront construites sur le port du Havre cette année. Quelque 2 000 emplois sont annoncés.

 

L’éolien off-shore fait partie des filières d’avenir identifiées dans le cadre des Etats généraux de l’emploi local (EGEL), une démarche atypique et innovante lancée par la Communauté urbaine de Dunkerque. Rendez-vous sur le site des EGEL pour en savoir plus.